un peu de culture sur ce forum de brutes
Origines
C’est vers 1030 que le village
de Roiffieux est cité pour la première fois dans un document historique
authentifié, à l’occasion de la donation, par Armand, chanoine de la
cathédrale de Vienne, d’une ferme située au lieu-dit " Flachedo "
(probablement " Le Flachet ") . Cette ferme était exploitée par
Girbert, qui est donc le premier réfocalien connu dans l’histoire
L’appellation
même de Roiffieux, en latin " Rufiacus " renvoie sans doute à un mot
qui signifiait " le domaine de Rufus " ; cette même racine a donné leur
nom à une vingtaine de Communes en France ; citons par exemple Ruffieu
(Ain) ,Ruffieux (Savoie), Rouffiac (Charente), Roiffé (Vienne), Ruffiac
(Lot et Garonne)…etc
Au XVème siècle, Roiffieux
appartenait à la province particulière du Vivarais, elle-même rattachée
à celle du Languedoc (généralité de Montpellier).
Sur le plan religieux, la paroisse relevait du Diocèse de Vienne, et ceci jusqu’à la Révolution.
Le territoire communal était un peu plus étendu que de nos jours, car
la rivière de la Cance constituait sa limite en continu, de sorte que
le quartier du même nom faisait partie de Roiffieux ; une petite église
dédiée à Saint-Claude y avait été construite au Moyen Age ; aucun
vestige n’en a subsisté. En 1790 (constitution des Communes modernes),
le quartier de Cance, celui des Aygas et pour partie ceux des Pilles et
de Bramefan furent rattachés à Annonay.
La
population de la Commune s’est globalement située entre 800 et 1000
habitants au XIXème siècle et dans la première moitié du XXeme.
Jusqu’au
XIXeme siècle, le village s’ordonnait autour de l’église, très ancienne
; mais on ne connaît pas la date de sa construction ; elle fut
profondément transformée entre 1840 et 1880.
Le cimetière, comme le
voulait la tradition, était aménagé autour de l’église ; c’est en 1825
qu’il fut installé à son emplacement actuel.
Roiffieux n’eut pas de mairie ou maison commune avant la fin du XIXème
siècle ;elle fut alors installée sur la place du village (place du
Vivarais aujourd’hui) avant d’être transférée dans le bâtiment actuel
,route du grand Chemin.
Cela n’empêchait pas nos ancêtres d’avoir une véritable organisation
municipale, et, sans doute dés le XVIème siècle, au moins : la
communauté élisait tous les ans deux " consuls " et un conseil réduit.
Les consuls avaient notamment pour tâche la répartiton de l’impôt entre
les contribuables de la communauté - Mission difficile ! - Aussi la
fonction ne suscitait pas toujours des volontaires. C’est en tout cas
ce que notent les fonctionnaires royaux qui, en 1736 avaient conduit un
contrôle des finances de la communauté de Roiffieux ; le même document
estimait par ailleurs que le sonneur de cloches était peut-être trop
bien rétribué, ce à quoi les consuls répondirent qu’il devait sonner
souvent en été pour éloigner les orages de grêle, fréquents alors à
Roiffieux…
La première école fut fondée en 1819 par la congrégation des sœurs de
Saint-Joseph, à l’emplacement actuel du couvent. Elle fut suivie par
une école religieuse pour les garçons. Enfin, après les lois de Jules
Ferry, la Commune disposa d’une école publique.
Dans cette évocation de l’ancien village, il faut bien sûr mentionner
le lavoir public et abreuvoir pour le bétail, appelé " le bacha ",
aménagé à l’entrée Nord-Ouest du village, qui, outre ses fonctions
officielles était un lieu de passage obligé…et très arrosé lorsque les
jeunes gens " enterraient " leur vie de garçon, avant le mariage. C’est
là aussi qu’est née cette légende un peu mystérieuse du " crapaud du
bacha ".
Le territoire communal était également marqué
par deux hameaux importants : Lens et Fely, qui au XVIIIème comptaient
chacun près d’une centaine d’habitants, et d’autres hameaux plus
modestes : Chardon, Beaumarais, Picancel , Anty, Brogieux…en outre des
fermes isolées se dispersaient sur presque toute la Commune.
Deux châteaux très anciens ont marqué la vie de Roiffieux, et nous
rappellent aujourd’hui encore les grandes heures du passé : celui
d’Anty (famille De Missolz), et celui de Brogieux (famille Bollioud De
Tartara).
C’est au château de Brogieux que fut conclu, en 1574-1575, l’arrêt des
hostilités entre les troupes catholiques et protestantes du
Haut-Vivarais, après une première trêve signée à L’Hotoire ( Commune de
Quintenas).
Il convient également de mentionner l’ancien château de La Garde,
démoli au début du XXèmè siècle, ainsi que celui qui existait
vraisemblablement au village, quartier des Mures ; ce mot désignait
autrefois un ensemble bâti dont une partie au moins était en mauvais
état, et cette construction est mentionnée dans l’Estime des Biens de
1464.
Après 1820, le développement économique d’Annonay porta l’émergence de
familles bourgeoises, dont plusieurs firent construire de nouveaux
châteaux dans la Commune : Japperenard, Beaumarais, Fely, La Garde…Ces
familles jouèrent souvent un rôle important dans la vie municipale
locale, jusqu’au milieu du XXème siècle.
En savoir plus sur l'histoire de Roiffieux :
roiffieux.free.fr
Roiffieux aujourd'hui
A partir des années 1960, l’ensemble du bassin d’Annonay a connu une
mutation sans doute sans précédent par son intensité et sa rapidité (à
l’échelle historique), avec un déplacement vers l’Est des activités
industrielles et commerciales, la diffusion massive et très étendue
dans l’espace de l’habitat individuel, et un fonctionnement basé sur la
circulation automobile, dont l’intensité ne cesse de croître.
Roiffieux est totalement intégré dans ce phénomène.
En premier lieu, sa population a considérablement augmenté, avec 2501
habitants au recensement de 1999. Ainsi, l’ancien terroir agricole
autour du village et de certains hameaux est occupé aujourd’hui par des
maisons.
Ensuite,
et fort logiquement, de nouvelles activités sont apparues dans la
Commune : médecin, pharmacien, commerces, artisanat, industrie…et aussi
des équipements collectifs : salle et terrains de sport, bibliothèque,
nouveaux bâtiments scolaires…ceci en parallèle avec un renouveau des
activités associatives, très nombreuses chez nous.
En
même temps, la forêt a pris une importance considérable dans le
territoire Communal : de 200 hectares vers 1830, à presque 1000
hectares aujourd’hui ; elle offre ainsi un vaste espace naturel aux
réfocaliens et à leurs voisins.
Installée depuis des siècles entre la rivière de la Cance et le massif
de Roche Devent, sur ce beau pays d’où on aperçoit les Alpes
lointaines, la Commune de Roiffieux est entrée résolument dans le
troisième millénaire et sa modernité.